En parallèle à l'excellente initiative de Daniel je vous propose ma manière de faire que j'essaierai d'agrémenter de réflexions plus générales, dictées par quelques années de peinture et de collection
En premier lieu je suis autant peintre que collectionneur et je suis un fan du 30mm; j'aime donc peindre des séries de plusieurs figurines et je n'aime pas passer des heures et des heures sur une seule pièce; cela explique ma difficulté à aller très loin dans les détails; mes figurines ne sont pas faites pour être observées à la loupe
En second lieu je peins toujours les deux faces quand elles sont gravées et je les peins simultanément
Mes modèles sont Douchkine, Leliepvre (qui peignait les plats largement aussi bien que Douchkine) et j'ai beaucoup admiré Walter Fisher que j'ai bien connu
La figurine concernée est une 30mm, gravée par Sixtus Maîer et représentant Gustav Adolph
Une première remarque, choisir de préférence des figurines bien dessinées et bien gravées, surtout en 30mm; en l'occurrence Sixtus Maïer a souvent été l'égal de Ludwig Frank
Ensuite attacher une grande importance à l'ébarbage
Pour la sous couche chacun fait comme il le sent; pour ma part je mets une seule couche de blanc de titane Alkyd de Winsor et Newton, bien lissée; cela sèche en 24h et comme c'est de l'huile c'est homogène avec la suite
Je peins à l'huile et unique ment à l'huile (marque indifférente) avec un médium composé de 1/3 huile de lin et 2/3 térebenthine clarifiée
Je commence toujours par le cavalier et chaque fois que possible (c'est une question de disponibilité temps) je peins toute la figurine avec mes teintes de base; cela me permet d'avoir une vision globale qui va me faciliter le travail des ombres et lumières
Tenue classique de Gustav Adolph, chapeau gris, plume et écharpe bleue clair (Bleu hortensia, bleu cobalt, plus blanc), veste de peau (ocre jaune, terre de sienne et blanc), botte de cuir souple (terre de sienne, terre d'ombre, ocre jaune)
J'attaque ensuite les ombres et les lumières; en général, mais ce n'est pas une règle absolue, je commence par éclairer les couleurs sombres (ici les bottes) et ombrer les couleurs claires (la tunique)
Ici j'ai ombré la tunique avec de l'ocre jaune et éclairé le chapeau , la plume et l'écharpe, les bottes, avec le même mélange de blanc et jaune de Naples (j'aime faire simple et homogène)
Je procède ainsi en plusieurs étapes en approfondissant les ombres, en rehaussant les lumières jusqu'à être satisfait
Chose essentielle en ce qui me concerne : je ne travaille que dans le frais sauf éventuellement pour des ombres portées et j'affectionne un minimum d'épaisseur de peinture
Le cavalier terminé ou presque je passe au harnachement; ici il est rouge presque entièrement recouvert de broderies or; comme vous pouvez le constater les broderies sont suggérées, les détails très fins n'étant pas mon fort
Les teintes or sont ici réalisées avec une base de terre d'ombre brûlée, puis de l'ocre jaune pure, puis un mélange blanc, jaunes de Naples et jaune de cadmium
Voici la photo de l'autre face peinte simultanément
L'ensemble de ces étapes représente en gros 2h de peinture
Désolé pour la qualité médiocre des photos mais je n'ai jamais été doué dans ce domaine
Je vais maintenant passer au cheval
A suivre
Eric